vendredi 12 juin 2015

Un Point. Deux départs.

Le printemps se termine, l'été arrive, alors comme pour les fruits et légumes, choisissons donc un sujet de saison : 
Il est largement temps de lever le voile sur ce qui fait le moteur de Woodstone Mini's Studio : L'énergie !



Etude 1 pour "LOeuf du Serpent". Huile, acrylique et encre de Chine.
Pour commencer, histoire de calmer mon enthousiasme débordant, vous allez me dire : "Pas très original, de l'énergie pour faire progresser le contenu d'un blog, c'est quand même la moindre des choses."
Et oui je l'avoue, l'énergie est partout nécessaire, indispensable en toute chose, de la plus microscopique à la plus insondable immensité, tout fonctionne à l'énergie.

En tant que graphiste et plasticien de longue date, j'ai pris l'habitude de symboliser "l'énergie" par de simples pictogrammes, pour cette fois je vais disserter un peu sur celui qui m'inspire le plus : La SPIRALE !!! Infernal n'est-ce pas ?


Véritable fascination pour cette trajectoire sans fin, j'ai décliné la spirale sous plusieurs formes à différentes périodes de mon expression picturale. Du coup, histoire de ne pas tourner en boucle... voici un petit résumé en interprétation libre de ce que je considère comme un des champs de force énergétique parmi les plus puissants et incontournables que la nature puisse nous donner à observer, à ressentir, à parcourir indéfiniment du centre vers l'extérieur et inversement, jusqu'à l'hypnose totale... bzzzzzzzz... bzzzz... bzzz.

Etude 2 pour "L'Oeuf du Serpent". Huile, acrylique et encre de Chine.


De quoi se donner soi même le vertige, non ? Observez donc l'inertie produite par une spirale tournant dans un sens ou dans un autre : l'équilibre devient différent, aspiration, étourdissements, la perception rétinienne est déformée au point de fournir à votre cerveau des informations faussées. Finalement une sensation chaotique, comparable à l'aspiration d'un trou noir. Ce concept de "trompe l'oeil" est repris dans une multitude de constructions géométriques, graphiques et architecturales à travers le monde et l'histoire car il fascine les esprits en réalité depuis la nuit des temps, depuis que l'homme a regardé le sens de l'eau coulant dans un trou selon l'hémisphère où il se situe, depuis que l'homme observe la rotation des étoiles dans notre ciel, depuis que l'homme prend progressivement conscience des cycles naturels et universels aux quels il est soumis pour l'éternité. Qu'il le veuille ou non, la terre est ronde, point.

"La Vague" 2012. Mosaïque.



Cette affaire d'écoulement de l'eau dans un sens au Sud et dans l'autre sens au Nord n'est pas si anecdotique finalement, puisqu'il s'agit d'une question d'attraction terrestre, de pesanteur liée à la rotation de la terre autour de son propre axe, sa propre inertie. Au final tout tourne autour d'un axe, de l'infiniment grand à l'infiniment petit, donc tout produit et consomme à la fois de l'énergie, depuis nos propres cellules, à la terre autour du soleil, jusqu'à la galaxie toute entière autour d'un autre axe encore bien plus immense... C'est dingue la science !

Bref pour résumer, comme je suis tout l'inverse d'un scientifique, pour moi la spirale c'est simple : Un point central et deux lignes de départ (une vide et une pleine) qui s'éloignent l'une de l'autre en un seul trait, sans jamais se croiser, tout en tournant sans fin autour de leur axe d'origine.

Un point, deux départs... peut-être un peu comme une deuxième chance ?
Ou bien tout un monde parallèle ? Mystère...

Idrissa-Flo Touré.

"L'Oeuf du Serpent" - 1996. Collage, récup, peinture acrylique.

"Mandala Triskel" 2014. Lavis acrylique, Posca, encre de Chine.

lundi 8 juin 2015

Rétro Style. Old cars.





Petite expérience photographique un week-end de mai, le temps de s'aérer et se changer les idées. Cette fois ci pas de vieux bois, pas de vielles pierres, mais une série nostalgique de vieilles bagnoles parfois hautes en couleur, parfois aussi tellement belles en noir et blanc que je n'ai pas toujours pu choisir. 


C'est l'occasion de rendre un hommage à mes jolies figurantes du jour. Un hommage en passant, aux aventuriers et pionniers du design qui ont donné naissance à ces bizarreries tout droit sorties de l'extravagante imagination humaine. Merci enfin aux propriétaires de ces petites merveilles d'entretenir et d'exposer leurs bijoux en famille, dès que l'occasion se présente de partager un peu de plaisir...


Les contrastes, les lignes, les matières parlent d'elles même. Le manque de lumière naturelle ce jour là, fait le petit charme en plus de cette campagne Normande, juste pour servir de cadre à ce sympathique défilé de belles z'autos... immobiles !





Double exposition lumineuse, donc double jeu entre la part de l'ombre et la force de la lumière, double lecture proposée au fond dans cette interprétation photographique :


Loin d'être une apologie béate de la "bagnole", ce petit détour en images de la part de WOODSTONE Mini's Studio n'est pas un vilain hasard, ce n'est pas une erreur de parcours ou une thématique hors sujet, voire pire : une faute de goût prétexte à s'exercer à faire de la photo... Bien au contraire en fait, le choix du sujet est tout à fait "d'époque" !


Vous allez comprendre où je veux en venir.





Pour une fois que je me permets de l'ouvrir un peu. 

Il y a forcément là une critique sous-jacente de l'automobile, dans toute la puissance de sa représentation sociale, à travers son rôle dans l'histoire de "l'ère industrielle", une critique de son empreinte tellement récente dans la société actuelle, une société qui se veut si moderne, si confortable...




Une société qui, malgré toute son instruction, confond encore évolution avec progrès technologique. Une société qui fausse la perception de ce qui est durable et nécessaire, à travers l'utilisation commerciale à outrance d'outils et d'artifices dont la fiabilité et la robustesse sont volontairement réduites au strict minimum. 

Qu'il s'agisse d'une voiture, d'un frigo, d'une télé, d'un manche de pioche ou d'un téléphone portable, le top du top c'est toujours d'avoir le dernier cri avant tout le monde, la pointe de la technologie mise à la disposition de l'utilisateur domestique. Pourtant ça a un prix au delà de la valeur marchande, le consommateur devient le complice et l'acteur déculpabilisé d'un gaspillage de masse.





Finalement il reste un constat indéniable, rien n'est plus fiable que les "bons vieux modèles", pas besoin de faire un sondage au comptoir de chaque bistro sur la durée de vie de la dernière machine à laver de la belle mère à mon garagiste. Entre 5 et 10 ans d'utilisation moyenne et la voiture d'aujourd'hui est destinée à la casse au bout du 3e utilisateur, après avoir coûté 3 fois son prix de départ en entretien et remboursement de crédit. 
Joli racket !!!




N'oublions pas que ces anciens modèles sont ceux qui ont finalement servi d'appât à toute une génération de cobayes durant  la dernière moitié du XXe siècle, travaillant eux-mêmes avec conviction sur les chaines de montage pour gagner leur croute et acheter leur voiture à crédit, une génération dont le rôle a surtout été de convaincre la suivante que c'était "du bon matos" !




De toute évidence avec le recul, plus il y a de clients fidélisés, donc aveuglés et pris au piège, plus la qualité du produit est négligée. Le principal finalement, c'est que la quantité soit là, disponible et rentable pour faire un maximum de marge bénéficiaire. 

C'est pas un peu la caricature d'une méthode bien connue des dealers de drogue à la sortie des écoles ça ? L'accoutumance ?

Ben si justement, et c'est bien là le soucis, car une fois la proie appâtée le plus dur est fait, donc quand un gouvernement fait croire à tout son peuple que sa survie et sa "croissance" dépendent uniquement de deux choses : D'abord du rythme de sa consommation, ensuite de son taux de productivité, il essaie surtout de nous vendre sa camelote pour rester à la tête d'un pays puissant.




 
C'est là que je me perds quand à l'utilité individuelle de travailler, si ce n'est pas pour bénéficier de ce qu'on appelle le "pouvoir d'achat" : 

Je suis payé peu pour fabriquer ce que je vais devoir acheter plus cher, dans le but de le consommer aussi vite que possible et devoir régulièrement renouveler mes achats ? Et jusqu'où ? 
Travailler toujours plus pour pouvoir consommer plus ? 
Ou consommer un max pour pouvoir travailler assez ?

Sinon attention à la sanction collective ! La précarité menace, le chômage guette le pays comme un vautour, à ce qu'il parait... Alors oui, il faut construire des bagnoles et beaucoup, et puis surtout il faut en acheter, oui souvent... Trop ? C'est fort probable...

Idrissa-Flo Touré.