dimanche 26 février 2017

Le Jardin de Dieu - Fresque Mosaïque et végétale.

Histoire d'une œuvre inachevée, livrée à l'intemporalité éphémère, condamnée à disparaitre avant même d'avoir existé. 
A présent je n'ai plus accès à ce jardin qui était le mien, expulsé de mon atelier juste avant la dernière trêve hivernale, par une propriétaire qui fut une amie et collègue artiste durant plus de 20 ans. 
Poursuivi précisément pour dégradation du mur de cette dépendance et du jardin, je vous laisse à présent seuls juges de l'ampleur du vandalisme dont je suis accusé. Compte tenu de l'aspect plus que défraîchi du bâtiment à l'origine et du champ de pissenlit dont j'avais hérité à mon arrivée... 
Ma foi, je n'éprouve aucun regret, tout se paie un jour. 
I-F.T

Le jardin de Dieu. Par Idrissa-Flo Touré - 07.12.2013.




Puissance céleste immatérielle, énergie fondatrice des racines du monde, Dieu cultive son univers.
C'est un jardinier, un inlassable chercheur, il expérimente l'équilibre naturel dans toute sa complexité.

Son jardin est un univers parsemé de graines uniques, des graines multicolores en suspension, gravitant autour d'une multitude d'axes et dans toutes les dimensions possibles. Ces semences aléatoires sont déjà le fruit de l'alchimie entre tous les éléments dont Dieu dispose. 

Depuis une éternité, ces graines jetées au hasard dans l'univers gravitent, fusionnent, évoluent dans un seul but, donner l'espoir à Dieu de parvenir à cultiver quelque chose d'incroyable, de miraculeux : la VIE, Nom de Dieu !!! 


Parmi ces graines en devenir, une planète microscopique germe et se forme progressivement. 
Son évolution accidentelle finit un jour par réunir les ingrédients nécessaires au grand projet de Dieu, la Vie se forme enfin, naturellement si je puis dire. A ce moment Dieu est fier de son œuvre, ce jardin là prend forme, un berceau magnifique où chaque élément équilibre l'autre, devient complémentaire au point de former des organismes beaucoup plus complexes. La formule chimique opère même au delà de ses espérances, la Vie se régénère d'elle même, chaque espèce vivante devient autonome et développe son propre mode de reproduction, de duplication, elle prolifère. 
D'abord primitive, la Vie se nourrit de tout ce que ce berceau conçu et offert par Dieu peut lui offrir. Elle progresse, les mutations les plus improbables se succèdent, les espèces vivantes se diversifient, animales, végétales, toutes s'adaptent à leur milieu, à leur environnement. Au fil de l'évolution, une espèce particulière prend pourtant une tournure inattendue, en apparence comparable à n'importe quel micro-organisme généré par cette graine minuscule, n'importe quelle colonie d'insectes, œuvrant collectivement pour sa survie dans un premier temps. 


Cette collectivité s'organise au point de donner naissance à un phénomène impalpable, une conscience collective appelée L'HUMANITE. Forte de son savoir et de son intelligence extraordinaire, elle se forge un statut au cœur de l'écosystème, se plaçant résolument au bout de chaîne de prédation. 
A force de travail cette espèce commence à comprendre rapidement jusqu'aux mécanismes de la nature au point de parvenir à les reproduire artificiellement, adoptant un comportement de parasite, finissant inévitablement par interférer maladroitement dans le processus naturel et universel voulu par Dieu. 

C'est là que les choses échappent au contrôle de notre Dieu dépité, qui dans sa grande candeur n'a fait que créer les conditions favorables à l'évolution, ensuite il a laissé la nature faire son œuvre et matérialiser tous ses espoirs. Dès lors Dieu s'inquiète de savoir si la nature saura d'elle même se réguler et maîtriser ce qu'elle a engendré. L'enjeu est d'importance, maintenir un équilibre durable sur cette planète si petite et pourtant si représentative de ce que l'univers peut contenir d'extra-ordinaire !

Jamais il n'a été question qu'une forme de vie autonome devienne capable d'influencer à ce point l'équilibre de la nature ! De la bousculer, la manipuler, la corrompre jusqu'à compromettre dangereusement l'ensemble de cette œuvre de Dieu, humble jardinier bienveillant. 



Tandis que l'espèce humaine franchit les multiples étapes de sa courte échelle temporelle, elle devient un prédateur acharné. Elle s'approprie tout pouvoir sur son propre environnement avec une assurance aussi grande que son ignorance. Véritable fléau, elle se comporte sur terre comme un virus dans l'organisme d'un être vivant. 

Consommant à l'excès les fruits inespérés du jardin de Dieu, l'homme trahit la confiance de son propre créateur. L'homme corrompt sa propre liberté à évoluer épanoui, indigne de son statut d'être dit « supérieur ». L'usage de sa pince préhensile ne va pas suffire à lui garantir la sérénité.



Avide de pouvoir et de confort, l'homme cherche à faciliter cette domination sur l'individu par tous les moyens, il crée ainsi ses propres outils de manipulation, entre autres outils dévastateurs il invente la religion, la pratique dogmatique. Certes avec de bonnes intentions de départ, une forme de légitimité à rendre gloire à ce créateur universel à qui l'on doit tant, cette présence mystique que l'on sent dans l'atmosphère que l'on respire, dans ce qu'on ressent de vibrations au contact de toutes matières, en ce que l'on entend en soi profondément enfoui dans la conscience.

Conception parfaitement subjective, la divinité ultime éveille les passions, stimule l'imagination dans une forme de sublimation de l'impossible, mais surtout offre à l'opportunisme des hommes une formidable raison de s'opposer les uns aux autres dans un honteux déchaînement de haine et de violence. 
L'alternative inverse, judicieusement respectueuse, eut été de s'unir pour poursuivre l'œuvre de Dieu et sa généreuse nature : la culture et l'aménagement de son jardin, de NOTRE jardin, ce cadeau, ce berceau idyllique offert comme une bénédiction. 


Voilà bien le propre de l'homme dans toute son ingratitude, une quête perpétuelle du bonheur, une quête aveugle et éperdue au point de ne pas savoir le voir lorsqu'on l'a devant soi, à l'état brut, paradisiaque ! Pourtant l'humanité avait tout pour baigner dans le bonheur, le seul effort collectif à fournir étant la recherche et le maintien de l'équilibre, de la durabilité, à l'image de ce que la nature lui donne à observer chaque jour. 

Or l'histoire de l'homme est marquée par ces instabilités répétitives, comme si l'être vivant le plus évolué de tout un système solaire était incapable d'assimiler les enseignements de sa propre histoire ? Difficile d'imaginer que l'inventeur de la sur-communication, de l'étude des sciences, de la manipulation de masse, du voyage spatial, de la philosophie et de la physique quantique, ne sache pas faire sa propre analyse critique. Je préfère encore croire que c'est une question de mauvaise volonté, entretenue par un état d'affaiblissement de masse, un puissant paralysant. 


Alors qu'une volonté collective tend vers un certain idéal de paix et d'épanouissement, les idéaux divergent pour différentes raisons principalement liées à la transmission de l'éducation et finalement ne sont pas partagés par tous. Il semble finalement qu'une poignée d'individus aie définitivement décidé d'œuvrer à l'encontre de cet idéal humaniste pour s'accaparer un pouvoir personnel, démesurément absurde tout en faisant monter les enchères du bonheur.
Bien sur cette surenchère est orchestrée de main de maître par les détenteurs supposés de la parole de dieu, mais pas seulement. Les principaux responsables de ce gaspillage sont tous ceux qui ont eu la responsabilité de la transmission des savoirs à travers les âges de l'homme, cette oligarchie toute puissante. 

Nous avons favorisé une élite dès le départ dans cette transmission des connaissances, maîtrisant ainsi autant l'information en elle même que la capacité à la recevoir, on se rend compte que l'instruction est une arme insoupçonnée, le savoir maîtrisé à titre individuel a la capacité de mettre en péril l'élite de cette humanité qui s'engorge déjà et s'étouffe elle même dans ses propres besoins. 



Qu'il est alors facile de tout placer sous la responsabilité de Dieu.

On ira jusqu'à produire des écritures saintes de la main de l'homme, pour mieux se dédouaner des travers de l'humanité qui à peine éclose court déjà à sa perte, à sa déchéance. C'est dès lors une autodestruction programmée qui s'amorce, inexorablement. Le monde de l'homme devenu majoritairement artificiel, déséquilibre l'ordre naturel du jardin de Dieu un peu plus à chaque heure qui passe. 

N'allons pas croire que Dieu y changera quoi que ce soit. Il a mis notre destin entre les mains de la nature. Pour Dieu, seule la nature fait loi, l'homme aura beau écrire toutes les bibles, constitutions, théories et autres mensonges morbides, il ne décidera pas de l'issue finale. La nature s'en charge petit à petit, laissant à Dieu le piètre spectacle microscopique de cet espoir avorté prématurément.



Peut-être aura-t'il plus de chance d'aboutir ailleurs à une forme de vie plus stable avec une autre graine ? Je le lui souhaite sincèrement, car je lui suis reconnaissant de toujours poursuivre son idéal. Son œuvre, aussi éphémère qu'elle soit, m'a donné la force d'avancer jusque là, juste pour avoir ma chance de glorifier la Vie, la vraie. De lui rendre hommage au moins une fois. 

C'est fait à présent. Dans un élan d'espoir crédule et de magie partagée, un enfant est né. 

Il est le prolongement de ma modeste existence en ce monde, la projection de l'amour que j'y ai vécu. Le résultat d'un bonheur aussi furtif que la présence de l'homme dans l'immensité de l'univers. 

J'ai au moins eu la présence d'esprit de reconnaître le bonheur lorsqu'il était à portée de main et de le saisir à bras le corps, de le savourer... jusqu'à le sentir me filer entre les doigts, malmené par les perturbations d'une civilisation décadente et sans pitié, à bout de souffle.



Désormais, cette Humanité est sur le point de se régénérer. Rythmée par les répétitions cycliques de son histoire, de ses innombrables rotations autour de son axe au fil des jours, autour de son astre au fil des années, autour de son âge au fil des siècles. 


Demain sera la Génération XXI, ce 21e siècle de notre ère lui appartient d'ores et déjà, c'est cette génération qui aura tous les outils d'analyse et de synthèse à sa portée pour décider de son avenir en connaissance de cause, ayant enfin digéré son passé, elle en fera ce qu'elle peut, réservant encore bien des surprise à notre bon Dieu jardinier... 


Juste parce-que finalement, avec ou sans l'homme, la Vie continue, naturellement...



mardi 21 février 2017

Les Longues Barbes - Nains Impériaux.

 

Voici quelques semaines que mon vieux camarade Fabien m'avait confié son petit régiment de Nains.
Pas peu fier de sa collection full métal, antérieure à 2000 et toujours en peinture d'époque, mon Fab' s'est pris de cette bonne idée de me confier les prochaines peintures, plutôt que s'y remettre 10 ou 15 ans plus (trop ?) tard...
Ce petit QG court sur pattes sera donc bientôt recruté au sein de son bataillon toujours en action en mode V4, sur les tables de Warhammer Battle. Génération Oldschool, on n'en réchappe pas. ^^

Ces vétérans et hauts dignitaire du contingent, arborent fièrement les dorures qui démarque leur rang.
Ils n'ont pas oublié d'attacher chacun solidement à leur ceinturon, cette choppe fétiche, celle qui décuple immanquablement la bravoure des Nains à la bataille.
SANTE !






Techniquement, j'ai d'abord effectué une sous-couche à l'aérosol en deux tons : 
Noir pulvérisé en contre-plongée (par en dessous) pour ombrer naturellement le sujet et un voile de blanc vaporisé en zénithal (par au dessus) pour poser les lumières.





A partir de là, j'ai appliqué sur les pièces d'armures et les vêtements un lavis bleu assez léger.
Une fois sec, j'ai renforcé le bleu d'un glacis supplémentaire suivi de différentes phases d'éclaircissements.




Ayant pris soin de laisser les mains et les visages immaculés, j'ai juste assombri et donné la teinte avec un lavis de reikland-flesh par dessus une base très finement diluée de kislev flesh.
Ensuite, j'ai éclairci le peu d’arêtes émergeant des casques à cornes déjà bien couvrants. 

J'aurais même pu aller jusqu'à leur rosir le pif avec un léger glacis de rouge !
Mais ça, je laisse le soin au propriétaire de les enjoliver de batailles en victoires... :p





Les barbes ont reçu un assombrissement en lavis d'agrax et underline de nuln oil, puis ré-éclaircies en gris clair ou en ushabti bone pour casser et varier un peu la toison blanchie de ces vétérans barbus.



Viennent enfin dorures, petits détails (gemmes, yeux, boutonnières...) et accessoires en cuir / bois (bourses, sacoches, choppes, fourreaux, ceintures...). 
Pour finir, les boucliers sont peints séparément à l'identique, puis assemblés pour la photo finale.



Le soclage, conformément aux habitudes que j'ai prises, est réalisé avant la peinture de la figurine qui restera ainsi solidaire de son socle pour le restant de ses jours. 
J'utilise un pinceau pour étaler une bonne épaisseur (1mm) de colle pva autour des bottes.

J'y ajoute une pincée de broyats végétal sec et très fin, un ou deux petits gravillons pour la roche, puis je plonge le tout dans un bain de sable fin, qui va servir de mortier en agglomérant la colle et se rétractant, tout en séchant autour des bottes.




Les quelques étapes, progression en images.


Pré-sous-couche noire.



Voile blanc zénithal verso


Phase intermédiaire verso
Phase intermédiaire recto


Dernières touches avant la pose du bouclier.


Phase finale.